L'alphabet et la modernité

L'alphabet et la modernité
Il était une fois l' alphabet et ses 26 lettres permettant de faire des mots pour figer une pensée, pour communiquer. L’importance individuelle de chaque lettre était dans leur indispensable disponibilité à faire ces mots. Mais , comme dans le jeu de « scrabble » dans lequel le « Z » n'a pas la valeur du « E », la modernité de la pensée veut peser de son poids pour surimposer certaines d'entre elles. Ainsi le B, le G, le L, le T sont devenues indispensables dans tout discours, toute émission, toute série télévisée, elles veulent s'inscrire en gras pour bien se faire remarquer , pour effacer les complexes que le passé leur a injustement donnés. Le « a » de Amour devient minuscule devant le « S » de sexe, le « D » de différence doit s'effacer devant le « I » de inclusif. Le « J » de joint se déculpabilise de l' addiction suspectée du « v » de vin lequel se voit réhabilité dans viandard, végétarien ou végan. Le « F » de famille se voit dégringoler dans l’échelle des valeurs. Tandis que le « H » de histoire doit s’effacer devant le « D » de déstructuration, second déclassement pour cette lettre ! Par contre le « E » se maintient en passant de économie à écologie.
Tous ceux qui auront un sourire complice en lisant ces lignes ont tout à craindre de se voir affubler sur la poitrine de l’étoile du « R » comme ringard ou réactionnaire ! Mais seule l’Histoire jugera !