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Le coin philo de PG
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  • Diverses réflexions à caractère philosophique de la part d'un non-philosophe, et qui ne sont pas des leçons ! Ce blog de Patrice GOEURIOT contient des textes originaux sur le thème de la philosophie qui demandent l'autorisation de l'auteur pour être cités.
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Migration et colonisation

Migration et colonisation
Le phénomène migratoire inquiète parfois à raison, pourtant l'histoire de l'Humanité est constituée en grande partie du fait migratoire. L'Afrique est le berceau de l’humanité, de là sont partis des individus, peut-être des renégats, sûrement des explorateurs, des aventuriers. Ils ont conquis d'autres territoires qu’ils se sont appropriés pour vivre. De proche en proche ils se sont étendus sur les continents en fonction des conditions climatiques plus ou moins favorables. De nomades que rien n'attachait à une terre particulière , ils se sont sédentarisés pour la plupart. De façon logique il fallait défendre la terre qui les entourait et les faisait vivre. Outre le monde sauvage qui les concurrençait, peut-être fallait-il aussi assurer leurs besoins par des luttes claniques. L' « économie circulaire » du moment n’était pas suffisante, il fallait rechercher des ressources plus loin, soit sur des territoires encore vierges soit dans des lieux déjà habités, donc enter en conflit avec l'occupant primaire. Curieusement on ne parle pas de colonisation mais d'invasion : Sapiens sur Néandertal, grecs sur l’Asie mineure et même l'Asie, les romains sur le bassin méditerranéen, les visigots, ostrogots, vandales, vikings, Huns et j'en passe, sur l’Ouest européen. Invasion ou colonisation peu importe, un dominant asseyait son pouvoir sur le dominé. Tous, nous sommes des colons et des colonisés. Certes dans bien des cas ce fût des conquêtes militaires donc violentes . Zeus a battu le dieu Chaos et les Titans mais peut-être reste t'il en chacun de nous une part de ce chaos !....Mais aussi, du chaos peut ressortir de l'harmonie, comme l’illustre Shopenhauer avec le concours musical entre Apollon et Midas. Les civilisations se sont ainsi enrichies les unes des autres, dommage qu'il fallut des armes pour initier ces fructueux échanges.
Un monde plus stable s'est donc invité, riche des ces diversités. Un caractère d'explorateur, d’aventurier, d'innovateur s'est forgé dans cette partie du monde occidental et arabe (volontairement il ne sera pas question du monde oriental) car issu de ceux qui au cours de l'histoire antérieure ont bravé l'inconnu. Des génies ont émergé dans les domaines scientifiques, artistiques, littéraires tandis que de nouvelles technologies étaient mise au point , l'imprimerie par exemple qui permis la diffusion des connaissances et l'accélération des savoirs. Pendant ce temps les africains issus de ceux qui était restés au pays, développaient leur culture essentiellement par la tradition orale donc forcément limité dans l'espace. Un énorme fossé s'est donc creusé entre ces mondes à tel point que le « blanc » , pour faire simple , a considéré alors le « noir » comme un être inférieur et l'a traité en temps que tel. Attention, ne tombons pas dans le piège de l'anachronisme avant que le procès ne soit totalement instruit. La curiosité de certains, Marco Paulo, Magellan, Colomb……., a permis de vérifier que la terre était bien ronde et qu'il existait ailleurs des choses qui n'existent pas dans leurs lieux de départ. Ils ont ouvert une voie à une partie de l'Humanité. Mus davantage par la cupidité et le besoin de pouvoir, certains comprirent l'opportunité d'autant qu'il leur serait facile de dominer ces peuples aux moyens technologiques plus faibles. D'autres crûrent bon d’ignorer la richesse de la culture de ces peuples qui leur apparaissaient inférieurs et d'imposer leur propre culture, essentiellement d’origine religieuse. La main mise de la France, du Royaume-Uni, de l'Espagne , du Portugal, des Pays Bas, notamment, sur le reste du monde pouvait commencer fort de l'ignorance du pseudo phénomène raciale. Du XV au XIXÈME siècle s'est donc dérouler des colonisations dont la partie, vue d'aujourd'hui, la plus honteuse fût l'esclavage. Ne soyons pas naïfs le but de ces colonisations était purement commercial et ce commerce s'exerçait quasi unilatéralement avec une exploitation des ressources locales qui pour certaines d’ailleurs n'avaient aucun intérêt pour les populations autochtones vu leur développement technologique du moment.
Parmi les dernières colonisations , il y eût celle qui conduisit aux États-Unis d'Amérique . Fuyant la misère européenne et même la famine irlandaise, les territoires indiens d'Amérique du Nord furent envahis par des hordes de populations déterminées, volontaires, ne risquant plus grand-chose vue leur situation antérieure. Les peuples locaux furent soumis ou anéantis. Un siècle plus tard les descendants des envahisseurs marchaient sur la Lune !
Il existe un dénominateur commun à l'histoire de ces colonisations. Les conquérants de par leur mentalité ont créé une forte dynamique tandis que les peuples autochtones restaient sur une trajectoire issue seulement de leur tradition. Mais, l'intelligence n'a pas de couleurs et la stimulation apportée par d'autres permis d'activer des capacités qui n'avaient pas besoin d'être mise en valeur jusqu'à l'heure. Ceci est analogue au développement des enfants qui , dans des conditions favorables, est beaucoup plus grand s'ils sont sollicités.
Le devoir de mémoire doit-il engendrer forcément un devoir de flagellation ? En droit l'ignorance pourrait être plaidée pour les temps durant lesquels elle existait vraiment. Après, c'est une autre affaire ! La ségrégation raciale aux USA, l'apartheid en Afrique du Sud ne supportent aucune excuse.
Mais, quelle différence entre Jules César et le maréchal Bugeaud de la Piconnerie ? Dans les faits, aucune. Devrions-nous donc réclamer nous, anciens Gaulois, réparation ? Par la logique de cet exposé, c'est absurde. Il ne sert à rien de ruminer le passé , aurait dit Spinozza. Mieux vaudrait ensemble, de réaliser des actions sur une base bilatérale assumée et réelle. Assez d'appels de tous bords à la contrition , l'avenir ne se construit pas sur la satisfaction d'avoir le pied sur la tête de son voisin !
Pour être juste il faut commencer par être objectif. Quand on observe le phénomène de colonisation celui-ci semble être une composante irréductible de l’histoire de l'Humanité . Mais à y regarder de plus près, nous sommes au bout d'un processus. Nous avons visité les moindres recoins de notre Terre, la croissance démographique a dispersé les hommes sur tous les territoires nourriciers, nous savons qu'il n'existe qu'une seule espèce d‘humains et que l'intelligence n'a pas de couleur ; la colonisation fait donc partie du passé, en attendant Mars peut-être ! Il en est tout autre pour les migrations engendrées par le gradient de richesse et de paix qui existe entre les états . Oui, les colonisations de toute l'histoire humaine ont apporté leurs lots de malheur dans l'instant où elles se manifestaient. Mais tout est ombre et lumière. L'humanité s'est construite sur des ruines qu'elle a créées , certes, mais elle s'est aussi civilisée, démocratisée, elle est devenue inventive, créative au gré des expériences vécues, la colonisation en est une. Il ne s’agit pas d’encenser le fait colonial biensûr mais seulement d'en envisager sans a priori toutes ses faces, en particulier sa présence constante dans l'histoire humaine et ses conséquences dans l'évolution de l'Humanité.
Ne soyons pas dupe, certains ressortiront quelques phrases de ces propos pour alimenter des thèses qui ne sont pas les miennes. Ces propos sont interdits de reproduction pour toute personne ou groupe prônant la xénophobie et les utilisant ou les déformant pour servir leur cause. Ils sont destinés entre-autre à certaines personnes de "couleurs" et à certains groupes de "blancs" pensant detenir la pensée universelle, qui militent lourdement pour une humiliation de notre pays à cause du fait colonial. La paix est dans la conscience éveillée de chacun, pas dans l'espoir de voir l' autre s'agenouiller. Enfin nous voulons faire là œuvre de mémoire de l'histoire en parapet à la réécriture ou même à l'effacement de culture…..

 

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