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Le coin philo de PG
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  • Diverses réflexions à caractère philosophique de la part d'un non-philosophe, et qui ne sont pas des leçons ! Ce blog de Patrice GOEURIOT contient des textes originaux sur le thème de la philosophie qui demandent l'autorisation de l'auteur pour être cités.
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N'est-il pas temps de reformater l'école

Débat : N'est-il pas temps de reformater l’école ?
Si l'on a une vue globale sur l’école actuelle , celle-ci dans ces grandes lignes est encore l’école de la troisième république. Victor Hugo clamait le rôle de l'ignorance quand un enfant illettré enflammait une bibliothèque. Le « savoir » devait être distillé à la jeunesse pour qu'elle devienne citoyenne. L'Ecole serait donc le lieu de la diffusion du « savoir ». L’école était alors une institution garante des enseignements et des savoirs qui étaient proposés, sans aucune discussion possible ; c'était la source, c’était une évidence. C'était l'ensemble de ces savoirs qui devait permettre, au mieux, de former des esprits.
Biensûr savoir mener une démonstration mathématique permet de développer un esprit logique par ricochet. Biensûr tout exercice intellectuel permet de développer ses capacités mentales. Biensûr l0l'apprentissage du passé, l'histoire, permet de mieux appréhender le futur. Biensûr que la lecture d'œuvres littéraires illumine l'histoire de la pensée. Mais de tout cela, ne faut-il pas en être conscient et non pas le subir pour garantir son efficacité ? Et de toutes façons il faut d'abord et a priori en accepter les contenus.
Qu'en est-il aujourd'hui ? La révolution numérique a délocalisé le savoir. Une philosophie de la déconstruction a mis le doute dans des esprits pour ce qui était avant des vérités avérées . Une nécessaire émancipation a généré une situation conflictuelle entre les genres, entre les générations, plus qu'avant et il faut faire avec. Divers phénomènes en « isme » ont radicalisé les esprits qui ne voient plus les choses que de manière binaire : bon, mauvais . La prédominance du « je » sur le « nous » qui délite les liens. La confusion entre réel et virtuel. L'émergence de l'intelligence artificielle qui peut être soit merveilleuse soit monstrueuse.
Le savoir ne peut plus être le pilier de l'éducation. Vouloir, coûte que coûte, bourrer des crânes rebelles du savoir est chose vaine. Quand l'apprenti peut douter du savoir, c'est qu'il n'a pas compris comment s'élaborait et se fixait un savoir. Sait-il seulement l'importance de la notion de doute dont il use à la manière de monsieur Jourdain? Montaigne parlait de tête bien faite et bien pleine, ne faudrait-il pas la faire avant de la remplir ? La philosophie n’apparaît qu'en terminale dans le cursus actuel alors qu'il faudrait commencer par là. Faire découvrir aux jeunes leur place dans leurs environnements naturel, social et temporel au travers de la rencontre avec les grands penseurs. Faire comprendre aux jeunes la construction d'une pensée et savoir comment celle-ci a pu évoluer au cours de l'Histoire. Tout ceci, non pas avec des cours de philosophie magistraux mais dans le dialogue au cours duquel des éléments philosophiques serait discrètement distillés selon l'âge. Il ne faudrait pas attendre pour agir ainsi ; savoir parler, écrire, compter et aussi savoir se découvrir et découvrir les autres, tout ceci est à faire en parallèle et au plus tôt . Le savoir est dorénavant enfoui sous des informations vraies ou fausses. Il convient d'avoir les clés pour accéder au vrai savoir que l'on pourrait alors découvrir par soi même. Vraisemblablement éviterait-on aussi une violence engendrée par la radicalité, la superficialité et l’émotion non rationalisée.
Il est temps de repenser l'école pour tenir compte à la fois des évolutions technologiques et de l'évolution mentale des apprentis. L’école doit préparer l'apprenti à savoir où picorer le bon savoir. C'est une révolution qu'il faut faire pour que la révolution numérique n'engendre pas de nouvelles inégalités qui seraient alors irréductibles.

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