Un néo colonialisme

Un néo colonialisme
Qu'est-ce donc que la colonisation ? En un lieu donné, c'est un abus de pouvoir d'une minorité qui impose sa bien-pensance pour acquérir une puissance politique, économique et/ou religieuse. L'histoire de toute l'Humanité semble indiquer que la colonisation est une composante inexorable liée au développement, à l’évolution darwinienne de cette humanité. Quand l’homo sapiens investit les territoires des néandertaliens, il impose son intelligence collective par rapport à une force physique individuelle. Bien qu'en sous nombre au départ dans ce territoire, les caractéristiques de l'homo sapiens vont supplanter celles de leurs rivaux. Ceci est déjà un fait colonial. Plus tard, ignorant l'existence de cultures locales, l'empire romain, les conquistadors, les colonisateurs des XVIII et XIX ième siècles ont exporté leur propre culture, leur propre civilisation, leur propre religion, qu'ils jugeaient supérieures, pour imposer le pouvoir de leur minorité. On aura beau déboulonner des statues, le fait de la colonisation est innérant à l’histoire de l'Homme. Biensûr qu'il faut aussi condamner les exactions qui ont été commises pour réaliser ces colonisations.
Mais, n'existe-t-il pas des colonisations moins brutales mais qui ont le même objectif que celles citées: imposer sa loi à une majorité ?
Il n'y a plus que Poutine à croire en la croisade guerrière ! Désormais la conquête des esprits possède son vecteur, la communication. « Nous partîmes cinq cents et nous nous vîmes trois milles en arrivant au port ». C'est « l'exponentialité » de l'importance d'un fait grâce aux moyens de communication capables de monter en épingle n’importe quelle idée, même fausse.
Pour les sciences dites exactes, des lois sont établies pour relier des faits expérimentaux observés, cela avec un certain espace de légitimité . Einstein n'enterre pas Newton, il prolonge les lois de gravitation aux éléments ayant une très grande vitesse.
Pour les sciences humaines, l’élaboration des lois n'est pas le résultat d'un processus expérimental ou modélisateur, elles émanent du regard que nous nous faisons de nous-même, elles sont souvent empreintes plus d'émotion que de raison et parfois sont issues de la sécularisation de lois religieuses . L'évolution de la pensée s'exprime aujourd'hui, par exemple, par l'universalisme des Lumières qui est combattu par le workisme !....il s’agit là d'une rupture et pas d'un prolongement. L'opinion se fissure alors en clans obtus sans savoir qui a la vérité. Il en est ainsi de toutes questions sociétales. Les armes de ces guerres claniques ce sont les mots et tout va dépendre de leur portée indépendamment de leur sens, pour désigner le vainqueur. Nul est besoin d’ être nombreux, il suffit d'avoir accès au bon porte-voix. Voltaire avait l’imprimerie , l'idéologue du XXIème siècle a internet. …il est facile de voir la différence de portée de ces technologies.
Les minorités sont le caillou dans la chaussure des démocraties et le poil à gratter des régimes autoritaires. Ici tolérées mais oubliées, là combattues voire exterminées . Mais ici ayant droit à la liberté d'expression et là bâillonnées. C'est donc logiquement dans les démocraties que va s'organiser, en premier, la rébellion des minorités. Jusque-là rien à en redire, l'acte est légitime. Où il y a matière à discussion, c'est dans les moyens de cette lutte. En mal de reconnaissance et désespérées, ces minorités vont arrêter de se plaindre, car c'est sans effet sur leur sort, ils vont vouloir changer le paradigme majoritaire. Prenons pour exemple la communauté LGBT, elle représente selon les études (Statistica Research Department, 2022) 7% de la population en France (position revendiquée ), pourtant elle est présente au-delà de cette représentation dans les médias et dans les fictions, tel l'effet Othello. Pour nous faire croire quoi ? Que sexe et genre n'ont rien à voir l'un avec l'autre. Peut-être que cela est vrai, mais cela ne repose pas sur des faits scientifiques, cela repose sur une conception intellectuelle qui veut s'imposer pour se justifier. C'est une colonisation des esprits par une minorité qui pour être encore plus efficace s'attaque aux plus vulnérables, les enfants, comme le montre, entre-autres, cette directive du planning familial belge à destination des éducateurs de jeunes enfants (9-11ans), les incitant à répondre au questionnement sexe vs genre. Repris par esprit de modernité par des personnes détentrices du mégaphone médiatique, ces postures se veulent être normatives, et donc en contradiction avec l'esprit de déstructuration de leurs auteurs, il faut le dire. Ceux-ci sont des débouloneurs de statues et pourtant ils utilisent les même outils que ceux qu'ils contestent. Cette néo colonisation qu'ils utilisent est imperceptible mais aussi tentaculaire et peut-être aussi, au bout du compte, destructrice. Dans l'absolu, sexe vs genre encore pourquoi pas……. ! mais les hommes ne savent pas faire sans des repères, il en est ainsi et lui dire qu’il est libre dans un espace inconnu, c'est bien ce que l'on lui propose dans cet exemple, ne l'aidera pas dans son accomplissement. On peut en voir aujourd'hui les conséquences néfastes, même violentes, sur une société déboussolée. Faire société, c'est se donner des règles à partager, c'est partager des expériences , c'est ce qui a permis la première colonisation, celle de Sapiens sur Néandertal, et là personne ne la condamne. ……c'est de la méconnaissance ou de la mauvaise foi ?
Nous devons admettre l’échec de l'assimilation des minorités et chercher à y remédier, pour autant nous devons nous monter méfiant envers cette néo colonisation des esprits sous-tendue par un révisionnisme, non validé scientifiquement, de nos mœurs. Surtout il est nécessaire de savoir si ce qui est proposé est un élément structurant pour une société nouvelle, sinon, il faut le combattre implacablement sans toutefois dénier le droit de reconnaissance à ceux qui veulent légitimement exister autrement.