Maximes et Réflexions

Contrairement à ce que l'on voudrait nous asséner, la Nature, par essence, n’est que par le regard que l'Homme porte sur Elle, sinon Elle n'est que minéralité et biochimie. N'en déplaise à Epiméthée.

« La vie bonne » , comme disait Socrate, commence par la nécessaire capacité à s'émouvoir, ces émotions devant immédiatement être régulées par la raison afin d'extraire le chemin qui assure une honnête cohérence parmi l'ensemble de nos inévitables contradictions. L'exercice est difficile dans ce monde de l'instantanéité.

La maxime de l'écologie devrait être : user sans abuser !

La perfection est illusion, comme vouloir atteindre le pied de l'arc en ciel; donc pour ne pas déchanter ne la recherchons pas, aurait dit Spinozza, et faisons simplement et toujours de notre mieux. Il faut avoir la tolérance à propos de l'imperfection pour ne pas, un jour,  se retrouver dans l'isolement, c'est un critère d'humanité. Les talents qui poussent à sa propre perfection seraient certainement plus bénéfiques s'ils étaient dans la mise en valeur du talent différent des autres.

 L'introspection  sur nos actions passées est indispensable,  mais la contrition permanente demandée par les ARCHANGES  VERTS est contre productive. Ce dont  l'humanité a besoin, c'est de l'innovation, des entrepreneurs, des aventuriers pour résoudre les problèmes qui se posent à elle, et non pas du rétropédalage. Sinon, ce début du XIX ième siècle restera comme à un affront à l’évolution de l'humanité et il ne restera qu'un trou noir dans le  livre de son histoire.

Un spot gouvernemental sur l'alcool est irritant par la stigmatisation de cette famille qui trinque un verre de champagne à la main. Dans cette coupe, ne doit-on y voir que les 12% d'alcool qu'il contient et oublier les 88% de l'harmonieuse collaboration du climat, du sol et du savoir-faire du vigneron qui s'ingénie pour titiller nos papilles? Dans ces verres qui s'entrechoquent n'y a-il pas surtout la recherche de  convivialité  voire même de communion ? Alors oui, assez de cette époque où l'on ne fait que pointer du doigt le négatif. Dans ce champagne ne peut-on pas y voir aussi le pétillant de la Vie?

L’endroit et l'envers
Il en est ainsi, toute chose a son revers, et la radicalité apportée au côté pile fait toucher du doigt le revers, d'autant plus rapidement. Ainsi, quand cet élan fructueux vers l'écologie oublie d'être cohérent il nous conduit tout droit au revers du repli sur soi-même. Vouloir l'autonomie de la culture du haricot vert, refuser les produits exotiques car on doit les transporter, relocaliser la fabrication de vêtements, parait évident. Pour autant cela sème le germe de la fermeture sur soi-même, cela construit des frontières invisibles qui nous ré-enferment dans notre pré carré, cela nous ouvre à l'égoïsme. On n’a voulu voir que les monstruosités avérées de la mondialisation , pourtant celle-ci a fait reculer la pauvreté dans le monde, celle-ci était une ouverture. Cette sentence lénifiante : c'est bon pour la planète, peut se doubler de : c'est mauvais pour les humains. La Paix n'est pas inéluctable, elle se mérite par des décisions politiques qui n'excluent pas, qui n'enferment pas. Il ne semble pas dans ces conditions que le chemin sacré que l'on veut nous faire prendre soit, à terme, le meilleur .

Nous les vieux, nous les dinosaures de la pensée qui s'inquiètent pour l'humanité de l'évolution générale des mœurs , nous les fossoyeurs de l'environnement car nous avons osé entreprendre, nous ne voyons donc pas que nous gênons, que nous retardons la logique indolente , consciente ou pas , de l’utilitarisme. Nous vieillissons trop longtemps,  nous suspendons le temps que les modernes ne conçoivent que dans l'instantanéité, nous ne sommes qu'un passé d'un monde qui ne reconnaît plus l'Histoire. Cela n'effleure t'il pas l'esprit de certains que notre droit de vote doit être remis en cause pour éviter le conservatisme et pourquoi pas aussi , pendant qu'on y est, d'envisager  la « solution finale »?..... ! Ceci est outrancier ? Peut-être pas si on y réfléchit bien ! A nos consciences ,  citoyens !

 Le bien être animal se trouve dans le respect de sa condition d'animal, et surtout pas dans notre projection humaine sur lui.

Tel le funambule sur son fil,  qui est condamné à avancer s'il ne veut pas tomber ; l'Homme- depuis le début- est sur une trajectoire funanbulesque.  En ces temps incertains il ne doit pas écouter le Chant des Sirènes,  il doit aller de l'avant, il doit agir pour rechercher cet équilibre si fragile.  Sa survie est à ce prix,  le fil est solide.  Tout le reste n'est que supercherie. 

La morale ne constitue t'elle pas une limite inexorable  à l'honnêteté intellectuelle ?